Dans mes formations en photo culinaire, je conseille souvent aux débutants de réaliser leurs photos culinaires avec une lumière latérale. C’est-à-dire une lumière qui frappe le sujet sur le côté, qui est perpendiculaire à l’appareil photo. C’est un type de lumière qui fonctionne avec n’importe quel type de sujet culinaire et qui permet de donner de la dimension à son sujet. Mais il est vrai que j’aime utiliser le contre-jour dans certains cas particuliers car je trouve qu’il apporte vraiment un résultat différent. Alors comment réussir ses photos culinaires à contre-jour?
Dans cet article, je vais vous expliquer ce qu’est le contre-jour, pour quels types de sujet ou contextes est-il particulièrement adapté et je vais finir par vous donner mes conseils pour réussir vos photos culinaires à contre-jour.
Qu’est-ce que le contre-jour?
Le contre-jour, c’est lorsque votre sujet est entre l’appareil photo et la source de lumière. L’appareil photo est face à la source de lumière. Il peut être légèrement décalé à droite ou à gauche.
Une façon simple de savoir si une photo est à contre-jour ou non, c’est de regarder ses ombres. Si les ombres sont devant le sujet, c’est que la photo a été prise à contre-jour. Dans l’exemple ci-dessous, l’ombre est bien devant le verre.
Dans quel cas utiliser le contre-jour ?
Il y a certains sujets ou certains aspects d’un sujet qui sont nettement mieux mis en valeur en contre-jour qu’avec une lumière latérale.
Les boissons
Premièrement, les boissons et de façon générale tout ce qui va être transparent. Donc si vous avez un verre transparent avec une boisson transparente (qui peut être colorée), cela va particulièrement bien fonctionner. Pourquoi? Parce que d’une, le contre-jour permet d’enlever toute réflexion indésirable sur le verre. De deux, cela permet de créer des jeux de transparence et d’ombres, comme vous pouvez le constater dans cette photo:
La texture
Le contre-jour permet de mettre en valeur la texture d’un plat ou d’un ingrédient. Regardez votre sujet, a-t-il une texture particulière? Si vous souhaitez mettre en valeur sa texture, rien de tel que le contre-jour.
Regardez sur la photo ci-dessous, comme le contre-jour met en valeur la couche de caramel sur la crème brulée. Il fait briller le caramel et accentue son côté cassant. On a qu’une envie: plonger sa cuillère dans cette crème brûlée, non?
La brillance
Comme vous avez pu le constater sur la photo précédente, si votre sujet est brillant, la lumière en contre-jour va créer des reflets dans cette brillance qui vont tout de suite attirer le regard et l’accentuer. Regardez comment le côté juteux des fruits de la passion ressort ici:
Les silhouettes
Quand vous avez un sujet ou élément dans votre scène qui est à contre-jour, sa silhouette et sa forme sont dessinées. En particulier, si vous utilisez un angle de face. C’est quelque chose qui est aussi utilisé dans les photos de paysage ou portrait.
Dans la photo suivante, on ne distingue pas clairement le verre et la main, on voit surtout leurs contours.
La fumée
La fumée est blanche et pour la faire ressortir, en plus d’utiliser un fond foncé, je conseille d’utiliser une lumière venant de l’arrière de la fumée. Plutôt du côté arrière car si la source de lumière est directement derrière la fumée, le blanc sur blanc va faire qu’on ne la verra pas. Mais, en ayant une source venant du côté arrière (droite ou gauche), cela permet à la fumée de se détacher de l’arrière-plan.
Ici, j’ai utilisé deux sources de lumière, une pour éclairer la fumée de l’arrière et une sur le côté pour éclairer la main et la théière.
Mes conseils pour réussir vos photos culinaires à contre-jour
Choisir le bon angle
Je parle de l’angle entre l’appareil photo et le sujet. En vue de dessus (aussi appelée flatlay), on ne parle plus de contre-jour car la lumière vient alors d’en haut, on n’est pas en contre-jour.
Il y a d’une part l’angle horizontal par rapport au sujet et d’autre part, l’angle vertical. L’angle horizontal consiste à choisir si vous voulez être face à votre source de lumière ou plutôt légèrement à gauche ou à droite et là, il n’y a pas de bonne ou de mauvaise réponse. Cela dépend surtout de votre composition et de l’histoire que vous souhaitez raconter.
L’angle vertical peut être de 0°, on a dans ce cas, l’appareil est face au sujet. Attention, dans cette configuration, vous allez avoir votre source de lumière qui va constituer l’arrière-plan, comme dans cette photo:
Cela fonctionne bien avec les verres et les liquides transparents. Cela permet d’accentuer leur silhouette.
Vous pouvez également choisir un angle entre 25 et 75°. Prenez votre appareil photo à main levée et regardez dans le viseur, l’inclinaison qui met le plus en valeur la texture ou la brillance de votre sujet. Je n’ai pas d’angle unique à vous conseiller car cela dépend vraiment de votre sujet et de sa position par rapport à la source de lumière.
Elle n’a pas l’air trop gourmande cette tarte?
Regarder les ombres
Et ce conseil est particulièrement adapté si vous faites une photo de boisson. Le verre va créer une ombre et parfois des jeux de lumière dans cette ombre. L’ombre va être plus ou moins intense selon le type de lumière utilisée (dure ou douce) et plus ou moins longue en fonction de l’angle de la lumière. L’ombre peut même être un sujet à part entière comme dans cette photo:
Donc observez les ombres, voyez si vous souhaitez les intégrer dans votre image et comment.
Déboucher les ombres
Comme je le disais précédemment, en contre-jour, l’ombre de votre sujet va être devant celui-ci. Il se peut même, en fonction de la forme de votre sujet, qu’une partie de celui-ci soit dans l’ombre. Cela peut être gênant. Dans ce cas, je vous conseille d’utiliser un réflecteur. Un réflecteur peut être une feuille blanche ou un carton recouvert de papier d’aluminium ou un “vrai” réflecteur. Il va réfléchir une partie de la lumière de la source lumineuse sur le sujet afin de déboucher ses ombres.
Le sujet se place entre la source de lumière et le diffuseur:
Plus votre réflecteur sera proche du sujet, plus intense sera la lumière réfléchie et donc plus les ombres seront débouchées. Mais attention, on ne veut jamais supprimer totalement les ombres. Ce sont elles qui permettent d’ajouter du contraste et de la dimension à votre sujet. Ne placez donc pas vos réflecteurs trop près de votre sujet.
Faire son exposition manuellement
Quand vous prenez une photo en contre-jour, vous pouvez vous retrouver avec une photo sous-exposée. C’est parce que votre appareil n’a pas compris quel était votre sujet. Par exemple, si vous êtes face à une fenêtre, si votre appareil est mal paramétré, il peut avoir envie de faire apparaître ce qui se situe derrière la fenêtre et dans ce cas, votre sujet qui est devant la fenêtre ne va pas être visible. Il va être dans l’ombre, il sera sous-exposé.
Cela dépend du mode de mesure de l’exposition défini dans les paramètres de votre appareil. Est-il global ou ponctuel?
En contre-jour, on expose correctement son sujet quitte à surexposer la source de lumière. Je vous conseille donc de faire vos réglages en manuel afin de rester maître de l’exposition.
Si tout cela est du chinois pour vous, j’ai une formation sur la photo culinaire qui reprend toutes ces bases pour que vous sachiez enfin prendre vos photos en manuel et obtenir le résultat que vous avez en tête.
Choisir le bon fond
Attention aux fonds vinyles foncés pour les contre-jours. Il y a de grandes chances que ceux-ci fassent des reflets non naturels selon l’angle de la lumière. Je vous conseille plutôt d’utiliser de vrais fonds (fonds maison comme ci-dessous, planche en bois, marbre…) ou des fonds vinyles clairs.
Tous ces conseils sont repris dans une vidéo dédiée au sujet sur ma chaine Youtube La photographie culinaire.
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